Comme je l'ai rapidement écrit dans "À propos de moi", cette grossesse était l'aboutissement d'un projet de vie qui a germé dans des conditions dramatiques. Et je vais t'expliquer comment cela s'est passé pour moi.
La Vie / La Mort
Alors que j'étais en 1ère année de Master Professionnel de Psychologie clinique et Psychopathologie, j'ai eu un accident assez grave de la circulation. Sur la route qui me ramenait chez moi, mon volant s'est soudainement bloqué vers la gauche et je suis partie en tête à queue. Fort heureusement je n'ai emporté personne dans mon embardée. Lors de ces quelques secondes, durant lesquelles mon véhicule allait à sa destination finale, j'ai pu toucher en conscience le mince voile qui sépare la vie de la mort.
Alors que de l'extérieur la scène pouvait se réduire à "une 206 qui fait un tête à queue, se retrouve en marche arrière, sort de la route, détruit un poteau téléphonique, une clôture et fini dans un olivier"; dans la voiture il en était tout autre.
Lorsqu'on effleure ce voile, notre perception de la temporalité est fortement modifiée: ces quelques secondes m'ont parue de longues minutes durant lesquelles j'étais pleinement consciente de la situation tragique dans laquelle je me trouvais.
Je me suis dit: "Bon, ça y'est, tu vas mourir là, à 24 ans sans avoir eu d'enfant".
INCROYABLE!
Jamais jusque là je n'avais eu conscience de l'importance de ce désir d'enfant qui restait silencieusement enfoui en moi.
J'ai eu le temps d' "attendre" le choc! Et quand celui-ci a eu lieu, j'étais très étonnée de ne pas "avoir mal", et en second lieu j'ai eu une pensée des plus futiles lorsqu'on garde à l'esprit que je viens d'échapper à la mort: "Merde! L'autoradio est mort!". De cette pensée, un psychanalyste s'en froterrai les main, et j'ai très vite eu honte d'avoir détruit la voiture que mes parents m'avaient offert.
En reprenant mes esprit, j'ai rapidement fait un "état des lieux" corporel pour vérifier que je n'étais pas trop blessée: tout semblait répondre. Cependant mon bras gauche saignait d'une belle hémorragie, qui bien que superficielle restait très impressionnante. J'ai eu beaucoup de chance, j'ai été secourue immédiatement par deux automobilistes, mais cet accident a considérablement changé ma vie.
Qu'est ce que ça a changé au juste?
Cet accident a mis fin à une histoire d'amour compliquée, ouvert un nécessaire chemin vers "moi" et fait éclore à ma conscience ce désir d'enfant et de famille.
Par la suite, il a fallu survivre à "ça" et à tous les bouleversements que ma vie connaissait alors tout en allant jusqu'au bout de mon cursus universitaire.
Durant ma dernière année d'étude, j'ai rencontré de nouveaux problèmes de santé qui m'ont conduites à consulter mon gynécologue... qui m'a annoncé que j'avais des lésions pré-cancéreuses sur le col de mon utérus...
Bien sur que cela m'a choqué, mais rien de vraiment étonnant à cela. Alors j'ai écouté les conseils que je recevais de collègues bienveillants: j'ai pris soin de moi, j'ai réfléchi à ce que je désirai vraiment, et c'était clair: fonder une famille!... mais j'étais célibataire à ce moment là!
Fort heureusement, j'ai fait une nouvelle rencontre qui s'est vite transformée en amour et en avenir commun (je t'aime mon chéri!).
L'amour étant là, et ayant pris soin de partager avec lui mes projets d'avenir, nous avons patienté l'établissement d'une situation économique stable pour fonder notre famille. Mais nous n'avons jamais perdu de vue de construire ensemble notre vision de cet avenir commun: notre famille.
Phase préparatoire
Comme beaucoup, contraints par nos conditions de vie et surtout par la société qui te pousse à procéder ainsi, nous avons patienter de nous retrouver dans une situation économique qui nous permettrait de faire une "pause" grossesse dans mon activité libérale.
Une fois la dite situation établie, nous sommes rentré dans une phase "préparatoire".
La première de mes mesure a été de me mettre à manger exclusivement bio (cf "Demain, tous crétins?") et de complémenter mon alimentation en germe de blé naturellement riche en vitamine B9.
Si tu as été enceinte ou que tu cherches à l'être, ton médecin t'as sans doute prescrit cette vitamine, mais pourquoi?
La vitamine B9 (ou acide folique) est très importante pour de nombreuses fonctions corporelles mais plus particulièrement pour garantir de bonnes conditions à la bonne production du matériel génétique (ADN et ARN), au bon déroulement de la division cellulaire, à la formation des globules rouges, au fonctionnement du système nerveux et immunitaire... c'est une liste bien sur, non exhaustive!... Ce qui en fait ta plus grande copine avant et pendant une grossesse!!! (et après aussi!).
Elle est très importante car toute carence durant la période s’étalant du 14e au 30e jour de grossesse, peut entraîner des anomalies de développement des tissus maternels (densité du placenta et circulation sanguine puisque le volume sanguin doit augmenter), un retard de développement du fœtus, des malformations chez ce dernier (spina bifida, bec de lièvre, malformations cardiaques) et risque de prématurité.
Outre ces intérêts "mécaniques", les chercheurs de l'Université de Californie à Davis (cf "Demain, tous crétins?") ont mis en évidence que la prise d'au moins 800 microgramme d'acide folique par jours avant et pendant les 4 premières semaines de grossesses, diminue considérablement les risques de développement de troubles appartenant au spectre autistique, et cela était encore plus probant chez les mères exposées aux pesticides.
Peut-être as-tu remarqué? 800 microgrammes au moins... or la France ne prescrit la vitamine B9 aux femmes enceintes ou en essais, qu'à hauteur de 400 microgrammes... Voilà!... Tu sais ce qu'il te reste à faire si tu es dans cette situation.
La vitamine B9, tu en trouves naturellement dans tous les légumes verts (épinards, choux, salade...), les graines, les légumineuses, les algues, le foie...et le germe de blé!
Classé comme un super-aliment, il t'apporte des protéines végétales (30%), des fibres (14%), des vitamines E, B1, B6, B9, du zinc (contre les infection et favorise la cicatrisation), du magnésium (contre la fatigue, l’épuisement physique et psychique), du fer (lutte contre l'anémie), du potassium, du calcium, du phosphore, du sélénium, des oméga3/phytostéroles (gestion du cholestérol) et de la lutéine (antioxydant protecteur de la rétine).
Génial, non? Mais attention, le germe de blé est très sensible à la chaleur et sa conservation peut-être délicate, alors je te conseille de te procurer du germe de blé "stabilisé" et hop, au frigo! Tu en mets gentiment dans ton yaourt, sur ton fromage, tes pâtes... et ne le chauffe JAMAIS! Sinon il perdrait ses belles qualités nutritives.
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J'ai supprimé toute consommation d'alcool avant même le début de ma grossesse et j'ai aussi demandé à mon chéri de réduire considérablement les doses (en sachant qu'on n'est déjà pas de grand consommateurs...).
Pourquoi?
Outre le fait que quand tu essaies, tu ne sais pas que tu es enceinte avant le 14e jours... mais d'autre part l'équipe Danoise de l'unité de recherche et d’épidémiologie périnatale du service de gynécologie obstétricale de l’hôpital d'Aarhus a mis en évidence que la consommation d'alcool au moment de la conception augmentait considérablement les risques de fausse couche. Dans l'étude en question, une consommation de 10 boissons alcoolisées sur 6 mois chez madame, augmente les risques de fausses couches de 2 à 3 fois par rapport aux femmes abstinentes.
De fait, dès lors qu'une naissance est désirée, cette étude conclue qu'il est recommandé de cesser la consommation d'alcool dès la mise en place d'un projet de naissance et cela jusqu'au terme de la grossesse (American Journal of epidemiology, 2004, vol.160 n°7, p.661-667). D'autre part, la consommation réduit la qualité du matériel génétique présent dans l'ovule libéré... bref, je suis devenue totalement abstinente pour l'occasion.
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J'ai pris soin de mon "tout" corps/esprit. Oui, dit comme ça, ça peut paraître étrange...
J'ai reçu un soin énergétique appelé "bénédiction de l'utérus" qui m'a été délivré par Atumana-Moon-Mother à la suite de mon mariage. C'était un moment très agréable et très fort (merci infiniment d'avoir été présente et d'avoir joué un rôle si important!).
Je te conseille de suivre le lien, juste histoire de découvrir ce que c'est.
Ce que ça m'a apporté: une harmonisation de mes cycles qui n'ont jamais été autrement qu'en dents de scie. J'ai observé une montée en flèche de ma libido (toujours très agréable, mais surtout très utile quand tu cherches à concevoir!) et ouverture psychique à la création.
Les mois passants, je me préparais à concevoir mais nous n'avons pas lancé "les hostilités" car j'attendais de purger mon corps des cochonneries que j'avais pu absorber jusque là, mais pour autant, je n'ai pas rien fait durant tout ce temps!
Ayant reçu ma "bénédiction de l'utérus" en avril 2016, j'ai mis en place quasi-immédiatement mon projet "d'assainissement" sur 6 mois. Durant ces 6 mois, j'ai souhaité entretenir les effets de ce soin énergétique et ce faisant j'ai découvert le Qi-Gong de la femme de Madame Liu Ya Fei: cette méthode de Qi-Gong fut une véritable révélation pour moi!
Je pratiquais un peu le Qi-Gong à temps perdu avant cela, mais je n'imaginais pas que cette "gymnastique" pouvait avoir des effets aussi rapide et impressionnant.
Le Qi-Gong de la femme a principalement 2 objectifs: favoriser l'équilibre hormonal aux différents âges de la vie d'une femme et trouver l'équilibre émotionnel qui devrait toujours rester en harmonie entre le corps et l'esprit.. En pratique cela repose sur un travail de visualisation qui accompagne une série d'auto-massage et de mouvements.
Si cela t’intéresse, tu peux aussi approfondir la charge symbolique véhiculée par le Qi-Gong qui est d'une richesse infini en consultant le très bon article "Épanouir votre féminité avec le Qi-Gong de la femme".
1ère séance: j'étais cassée en deux! Non pas que ce soit violent ou difficile d’exécution, non; mais il faut croire que mon corps et mon esprit avaient alors un peu de mal à communiquer ensemble et du coup, ça m'a un peu fatiguée.
Résultat: j'ai sué comme une bête (drainage) et j'ai fait un très gros dodo de 2heures juste après (récupération).
2ème séance: idem...
3ème séance: un peu moins cassée.
...et après ça a roulé tout seul!
Mes cycles qui s'étaient harmonisés à 32 jours sont miraculeusement passés à 28 jours!! Cela n'avait jamais été le cas!
Moi qui ait toujours souffert de mes menstruations (dysménorrhée ou règles douloureuses), tout s'est envolé!
J'ai commencé cette pratique en Août 2016, nous sommes partis eu Japon en Septembre et je tombais enceinte en Octobre!
Si tu as lu "Demain, tous crétins?", tu le sais déjà, j'ai supprimé tant que je le pouvais les perturbateurs endocriniens: on a mangé Bio, suppression des produits ménagers de synthèses, réduit à la quasi-suppression la consommation de médicaments de conforts (antidouleurs notamment...), supprimé les produits trop transformés... et j'ai bien sur travaillé un maximum les aspects psychologiques de la conception: on est parti en voyage de noce!!! lol, trop facile en vacance dans un pays dont je rêvais depuis longtemps de chasser le stress et les pensées polluantes!
Ça peut paraître anodin, mais pour concevoir, il faut être serein, limiter le stress et être connecté au sentiment d'amour qui nous uni à la personne choisi ne fait que faciliter les choses!
Un esprit d'ouverture à la nouveauté, la découverte, dans un partage absolue, de la douceur, l'excitation, la joie, la tendresse... des moments rien qu'à nous où nous avons beaucoup échanger sur cet avenir que nous allions construire avec nos enfants!
Nous avons projeté comme une évidence des moments d'avenir avec eux: "Quand on reviendra avec les enfants, il faudra penser à....", "Olala! Ce quartier plaira beaucoup aux enfant!"...etc!
Nous sommes rentré heureux du Japon en nous promettant d'y retourner, et en Octobre je tombais enceinte.
La découverte
Aussi étrange que cela puisse paraître, je savais avant de savoir. Et d'après mes lectures, c'est un phénomène plutôt courant!
Pour ma part, c'est par un rêve que ma conscience s'est éveillée à la présence de la vie qui germait en moi: c’était un garçon! À ce moment là, je n'avais même pas encore fait de test de grossesse!
Ces quelques jours entre le rêve et le test m'ont paru interminable! J'y pensais encore et encore. Tout mon corps était à l’affût!
Bref, j'ai tout bien fait comme c'est écrit sur la notice du bâton à pipi, j'ai attendu de cumuler 3 (long) jours de retard sur la date théorique de mes règles, et c'est fou comme lors du jour J j'étais déjà au taquet pour mon pipi matinal!
Bingo!
Après seulement quelques secondes le test était positif, mais j'ai quand même sagement patienter les 3 minutes... je trépignais tellement c'était long et court à la fois!
Petite photo pour une déclaration en image à papa, et une longue journée anxio-positive a commencé.
Ma tête tournait, j'ai sentie la "machine" administrative se mettre en marche, et quelque chose que je fantasmais vivre dans une profonde intimité et spiritualité devenait une simple urgence administrative à combler!
Ça m'a tellement étourdie que je me suis faite directement un planning "grossesse": faire confirmer la grossesse par une prise de sang, prendre rendez-vous chez la sage-femme, faire l'échographie de datation... et j'en passe!
Dans la confidence nous étions 4 (hormis tout le personnel médical et administratif): moi, le papa (bien-sur!), mon meilleur ami et sa chérie.
Pourquoi garder le secret?
Parce que quelques années avant je ne l'ai pas fait. J'avais annoncé dès la prise de sang de confirmation que j'étais enceinte et j'ai finalement fait une fausse couche précoce. Cela avait bouleversé tout le monde. Les attentes et les projections étaient très fortes au point où je m'étais même sentie dépossédée de ce que je vivais.
Résultat, j'ai suivi les recommandations globales d'attendre la fin du 1er trimestre pour en faire l'annonce à nos proches.
Mais j'avais peur d'affronter des difficultés seules avec mon chéri, j'avais besoin d'une épaule supplémentaire pour avancer sereinement et comme toujours Hervé était là (je t'aime trop!)
La 1ère rencontre
C'était pour l'échographie de datation, et malheureusement j’étais seule. Hervé était accroché à son téléphone pour m'accompagner et papa était en train d’enchaîner ses rendez-vous professionnels le téléphone en alerte!
Il m'avait été demandé de boire "beaucoup" pour cette échographie, et mon rendez-vous a eu un retard d'1h30! J'étais à bout de force! Franchement quelle torture! Du pur sadisme!
Si je m'exclame ainsi, c'est que devant mes couinements à chacune des manipulations du docteur, ce dernier m'a dit que c'était inutile de remplir la vessie ainsi et d'aller me soulager... pour finir enfin l'échographie!
J'ai eu beaucoup de chance car lorsque j'ai rencontré mon bébé, c'était en 3D! C'était magnifique de le voir, de voir son cœur battre, de voir ses petits mouvements... du bonheur à l'état pur! Mais la seule chose que j'ai donné à voir c'est de la stupeur face à ce contact visuel que j'ai trouvé magique.
1er trimestre
J'ai continué à suivre mon planning, et je m'y suis accrochée scrupuleusement!
Je n'ai pas eu de nausées, juste une au réveil et c'était vraiment rien du tout. Par contre, je me suis transformée en Loir! Je crois que j'ai du dormir 16h/ jours en moyenne. C'était abominable. Le sommeil me prenait n'importe où, n'importe quand et rien ne pouvait le freiner.
Je n'ai pas compté le nombre de fois où je me suis arrêtée sur la route pour faire une sieste. De fait, j'ai eu beaucoup de mal à faire "des choses" car tout devenait une épreuve contre le sommeil.
J'ai ressenti le besoin de suivre l'évolution de mon bébé sur le site Naître et Grandir. En effet, lors du 1er trimestre, tu te retrouves dans une grande frustration. Presque personne ne sait ce que tu vis, ça ne se voit pas, tu as tout un tas de symptômes super sympa (personnellement, je n'ai finalement pas trop à me plaindre de ce premier trimestre!), il n'y a pas vraiment d'échanges avec bébé... donc tu rêves beaucoup! Oui, Mais! Il est aussi conseillé de ne pas trop investir la grossesse avant la fin de ce fichu 1er trimestre pour se protéger des effets d'une éventuelle fausse couche précoce. Sur ce sujet, j'ai envie de dire "mais de qui se moque-t-on?". Franchement, même si un médecin ou une sage femme te dit, "attendez avant de vous considérer enceinte", de ton coté, tu passes ton temps entre les rendez-vous médicaux, les précautions que tu prends pour ton alimentation (toxoplasmose inclue puisque moi non plus, je n'étais pas immunisée), tes symptômes et ton bouillonnement hormonal, cette recommandation est un non-sens absolue et une négation de la subjectivité des femmes enceinte!
Petit mot sur la toxoplasmose: elle m'a bien cassé les pieds celle-là!
À cause de sa menace, j'ai du renoncer à mes aliments fétiches: lardons fumés et œufs à la coques! Et comme je n'avais plus droit à cela, et bien j'en ai eu envie plus que jamais... sans parler des choses avec qui sont faites avec (tonkatsu, fish&chips...).
Nous avons finalement annoncé la nouvelle à nos proches pour Noël: j'avais préparé une boule de noël avec la photo de l'échographie 3D qui baignait dans tout pleins de jolies étoiles argentées..
Bien sur, ce fut un moment de joie familiale intense, et cela restera un merveilleux souvenir de voir leur émotion s'exprimer librement.
C'est à la toute fin de ce premier trimestre que son papa a pu rencontrer Fox pour la première fois à la première échographie de contrôle. J'avoue que j'étais assez anxieuse, je repensais à mon vécu de psychologue en CAMSP et à toutes ces pathologies qui peuvent se développer dès l'éclosion de la vie... mais fort heureusement tout allait bien!!! Et ce fut également un très grand moment où nous avons été une famille tous les 3 pour la première fois.
2ème trimestre
J'étais heureuse, je comatais bien moins, je vendais tranquillement mes croquettes Husse et je voyais encore quelques patients. Mon ventre s'arrondissait à mon plus grand bonheur, nous faisions l'haptonomie...: le bonheur!
Puis est arrivée la seconde échographie de contrôle en Mars. Bébé va bien et on apprend que c'est un petit bonhomme. La sage-femme me dit également que mon placenta est implanté un peu bas, mais qu'avec la croissance du bout de choux, il devrait remonter: "rien de grave, mais il faudra contrôler à la prochaine échographie!". Aucun problème.
Nous nous sommes concentré un peu tous les jours afin de trouver un prénom et c'était franchement compliqué, car outre le fait que presque aucun prénoms masculin ne nous plaisait, j'étais hyper attentive à ce qu'il n'y ait pas de répétitions familiale, de projections évidentes dans la charges symbolique de son prénom.
Je pense qu'il faut faire hyper attention à cela. Dans son œuvre "Aie, mes aïeux" , Anne Ancelin
Schützenberger (psychothérapeute et spécialiste de psychogénéalogie) explique comment un prénom qui apparaît plusieurs fois dans une lignée peut provoquer la transmission d'un
destin inconscient familiale sur un seul individu, je te passe les détails, mais je voulais éviter cela un maximum (oui, c'est inconscient, donc on ne peut pas museler toute émergence de
l'inconscient).
Ce fut très difficile, et notre choix n'a été sur que 2 semaines avant sa naissance! Et j'avoue que c’était un vrai stress de ne pas pouvoir le nommer durant toutes ces semaines...
J'ai quelque peu été irrité des regards persistants sur mon ventre, des tentatives impromptue de le toucher... comme si mon ventre ne m'appartenait plus!
C'est très courant ce comportement, et je pense écrire sur ce sujet un petit article...
Et puis, au début du 6ème mois, je me suis soudainement sentie fatiguée un samedi soir et à mon grand effroi, j'ai saigné... pas beaucoup, mais l'équivalent d'une petite cuillère à café. Et bien sur, ces choses là ça arrivent forcement un samedi à minuit...
Le lendemain matin nous étions aux urgences pour éclaircir ce phénomène demeuré sans douleurs ni autres saignements ou symptômes, et je me retrouve face à un service sans gynécologue...
Nous avons attendu 1h30 que ce Monsieur finisse son apéro (oui, à son arrivé dans ma chambre il sentait le pastaga!) et vienne me voir. Finalement, après m'avoir fait la morale sur le fait que leur hôpital n'était pas celui où j'avais choisi d'accoucher (ben voyons...), et sans même me regarder dans les yeux, il me dit "vous souffrez d'un décollement placentaire. Vous avez un placenta Praevia. Vous devez rester alitée pendant 2 semaines minimum et vous verrez la suite avec votre obstétricien".
Le bon Monsieur s'est levé et est sorti... comme ça! Quelle belle empathie qui défriserait un bichon!!!
Et on a fait ce que ce "gentil" docteur a dit.
J'ai vu mon obstétricien qui a confirmé le Praevia et m'a définitivement arrêtée, alitée et mise en grossesse pathologique.
Les recommandations étaient simple: ne RIEN faire! (ou quand Rien devient quelque chose à laquelle on s'applique)
Ne rien faire c'est super dur! Faire du canapé et n'avoir le droit que d'aller aux WC...Interdit de rester debout, de déambuler, de faire la popotte, de porter autre chose que tes fesses qui sont déjà bien assez lourdes, pas de rotations pour ne pas tirer sur l"utérus, pas d'extension pour les mêmes raisons... même la douche était devenue délicate!
J'ai coupé mes cheveux... c'était prévu, mais pas parce que je pensais finir avec un énorme nœud broussailleux derrière la tête pour trop de collé-serré avec les coussins du canapé! (j'en
ai fait don à l'association solid'hair)
Mon mari est une vraie perle. Il a tout fait. Tout, même l'infirmier. Mon amour pour lui a explosé, j'ai vu toute sa tendresse mise en action et surtout combien il m'aimait. C'est grâce à lui que ces moments n'ont pas été un enfer.
C'est à partir de ces longues semaines d'alitement sur mon canapé que j'ai commencé à questionner sérieusement mon avenir professionnel. À cause de cette grossesse pathologique, j'ai du précipiter l’arrêt de mes suivis thérapeutique, et une activité libérale qui s’arrête brutalement, a toujours du mal à redémarrer... cela revenait à recommencer tout depuis le début! Et franchement, je me sentais un peu lasse de l'évolution globale de mon métier, la dégradation des conditions d'exercice notamment.
3ème trimestre
Malgré cet alitement, j'ai reçu un soutien sans faille de ma famille. Ma mère mitonnant de bon petits plats bio pour que mon chéri n'ait rien d'autre à faire que de réchauffer le tout le moment venu, mon frère me conduisant avec patience et dévotion à chacun de mes rendez-vous médicaux tout en veillant à mon confort, mes beaux-parents insufflant un peu d'"extérieur" dans mon ermitage chaque jour.
Heureusement qu'il y a eu tout cela, car j'ai vécu dans l'appréhension et un suivi rapproché de monitoring à domicile tous les deux jours.
Ce qui a été le plus dur? Ne plus pouvoir être utile, ne plus partager notre lit conjugal (j'étais exilée sur le canapé-lit), ne pas pouvoir préparer l'arrivée ni la chambre de mon fils, vivre en comptant les jours qui me séparaient de la fin des 37 semaines d’aménorrhée (pour ne plus être en situation de prématurité).
Sincèrement, j'ai cru que j'allais fusionner avec le canapé, c'était une sensation abominable!
Et puis, un samedi en soirée (encore) je me suis sentie une sorte "d'inconfort" monter en moi, un malaise qui avait gagné mon corps et mon esprit, et j'ai senti quelque chose "venir". À ce moment, c'est pas franchement bon signe... le temps que je me redresse et que j'aille jusqu'aux WC, il y avait suffisamment de sang pour me suivre à la trace.
Angoisse absolue! Après avoir prévenue la maternité nous partons avec l'angoisse de le perdre. À notre arrivée sur place, nous avons été pris en charge et j'ai été mise sous monitoring... très longtemps. Vu la situation tardive, on m'a gardée hospitalisée pour que je puisse voir le Docteur le lendemain matin. Mon col était "contractile" ce qui n'arrangeait pas la situation de mon placenta praevia. Du Spasfon en bouteille et dodo.
Le lendemain, je rencontre la consœur de mon obstétricien qui me fait une échographie de contrôle et mesure mon col. Fox allait bien, mais mon col s'était un peu raccourci...et on était qu'à 7 mois et 1 semaine! Donc non, ce n'était pas encore le moment pour lui de venir au monde, il lui restait encore beaucoup de chose à "terminer". Le médecin a donc pris la décision de me faire suivre un protocole d'interruption de "travail" afin de stopper les contractions et de me garder en observation 1semaine. Je n'étais pas ravie bien sûr, mais vue la situation, je me disais qu'être sur place était encore la meilleure chose à faire!
Le traitement m'a mise à l'envers pendant 48h: j'avais la nette sensation de bouillir de l'intérieur et que mon corps ne répondait plus du tout. J'ai bien fait tourner la climatisation pour le coup!!!
Durant ce séjour, je me suis blessée à la lèvre inférieure et j'ai eu la mauvaise surprise de voir se développer un botriomycome à l'endroit de la coupure!
Pour information, le botriomycome ou aussi bien nommé "granulome pyogénique", est une tumeur vasculaire inflammatoire bénigne de la peau et/ou des muqueuses souvent consécutive à un traumatisme minime. En raccourci, j'ai eu le plaisir de voir se développer sur ma lèvre inférieure, une énorme excroissance gorgée de sang qui saignait abondamment à la moindre sollicitation (sourire, mastication, bisous, brossage de dent...) et qui a finit de me casser le moral tant je me trouvais hideuse avec ce "truc".
Autre information importante: cette cochonnerie aime bien se développer sur les femmes enceintes à ce que m'a dit mon dentiste, et cela, à la faveur d'un bain hormonal dans lequel notre corps baigne à ce moment là... autant dire que j'appréhende déjà le retour de ce bourgeon pour une future grossesse!
Je suis rentrée chez nous avec la mission de tenir jusqu'à la fin du 8ème mois, au moins, car sinon, nous aurions du être pris en charge dans un service de prématurité...
C'était la canicule, j'avais un peu peur que cela influence l'issue finale...
Je suis donc restée calme, j'ai beaucoup médité, j'ai dormi, crocheté, lu, regardé des vidéo Youtube sur la parentalité...
Et finalement, encore un foutu samedi soir... j'ai saigné en plus grosse quantité...
Nous sommes partis à la maternité plus effrayés que jamais sans prendre autre chose que mon sac d'urgence, mon dossier médical et mon courage doublé de la plus zen attitude dont j'étais capable à ce moment là. Mais très sérieusement, j'avais l'impression d'être dans un film d'angoisse!
Grâce à l'haptonomie, je suis restée en contact avec Fox pendant ces 30 interminables minutes qui nous séparaient de la maternité. Je lui demandais de rester en contact avec moi et d'être courageux, je lui expliquais que bien qu'il aurait dû rester au moins une semaine de plus à l'abri dans le giron de maman, il allait falloir venir nous rejoindre dans le monde extérieur maintenant car nos deux vies pouvaient être en danger. Je lui ai aussi expliqué qu'on allait sans doute venir le chercher, mais que son papa serait là pour lui même si maman resterait plus longtemps que lui avec les médecins.
Bien que je sentais que j'avais encore quelques pertes de sang, le fait de la sentir bouger me rassurait tout comme le fait de ne ressentir aucune douleur: je me suis accrochée à ces deux perceptions pour ne pas laisser de place à la panique qui aurait pu jaillir à n'importe quel moment.
Et nous sommes enfin arrivés à la maternité!!!!... Mais la suite ce sera pour un prochain article!
Conseil
Dès la fin du 1er trimestre j'ai commencé l'écriture du journal de grossesse de Fox. J'ai conçu et abordé cette écriture comme la narration de son histoire mais à sa "destination": c'est lui mon lecteur.
Ce n'est pas un journal souvenir pour moi, mais une mémoire écrite pour lui.
J'y ai retranscris mes états émotionnels, les bouleversements qui touchaient nos vies, celles de nos proches également, mes questionnements, mes craintes et aussi mes espérances.
J'y ai expliqué le choix de ses prénoms, retranscrit les petits mots que ses grands-parents nous avaient adressés à l'annonce de sa future naissance.
Cela est très important car cela pourrait lui permettre de mieux se comprendre lorsqu'il questionnera son identité, lorsqu'il cherchera ses "origines" lors de l'épreuve de l'adolescence, ou encore lors de son émancipation à l'âge adulte...
Je te conseille d'inscrire cette mémoire pour tes enfants, comme une sorte de préface à leur vie.
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