Peut-être que tu lis cela et tu sais déjà ce dont il s'agit, mais en ce qui me concerne, ce n’était pas le cas la première fois que j'ai entendu ce mot. C'était lors d'un rendez-vous chez une patiente alors que je pratiquais encore la thérapie: c'est elle qui m'en avait parlé avec beaucoup de passion et de conviction.
Très étonnée que je n'en connaisse rien, elle s'est fait un plaisir de m'éclairer de son expérience: elle me disait alors que ses enfants "hapto" étaient nées les yeux ouverts et qu'elles avaient eu un rapport très ouvert et confiant sur le monde.
Dès que je suis rentrée chez moi, je me suis alors empressée de me documenter sur internet (comme tu es sans doute en train de le faire) et j'ai été complètement séduite! Je me suis alors promis de trouver un thérapeute m'offrant l'opportunité de pratiquer cela avec mon futur enfant lorsqu'il se présenterait à nous.
De la découverte au choix du thérapeute
J'ai fait comme tout le monde: j'ai fouillé le Net en quête d'informations. J'ai lu de nombreux articles de Blog qui décrivaient séances après séances ce dont il était question; j'ai regardé des reportages et des vidéos sur Youtube, j'ai recherché des articles et publications spécialisées dans le domaine de la psychothérapie...
J'avoue que les clips m'ont énormément impressionnés et ils ont complètement impacté mon imaginaire.
Au cours de ces recherches, j'ai d’ailleurs trouvé le site Internet qui référence les praticiens de cette méthode. Il s'agit de www.haptonomie.org. Tu le trouveras facilement surtout en tapant CIRDH (centre international de recherche et de développement de l'haptonomie) dans ton moteur de recherche préféré... ou en cliquant sur les liens du texte!
Tu y trouveras la liste de ceux qui sont habilités à pratiquer cette approche. Cependant quelques précisions. Bien souvent (comme moi sans grande originalité), tu va te diriger vers l'haptonomie dans le cadre d'une préparation à l'accouchement (à la naissance pourrait on corriger); et donc tu vas chercher à te faire rembourser tes séances par la bien nommée Sécurité Sociale: normal puisque c'est un droit, et franchement autant en profiter tant que ça existe encore! Sache donc que tes séances ne seront remboursées que si et seulement si le thérapeute est une sage-femme ou un gynécologue: c'est dit! (pas de psychologue ou de psychothérapeute).
L'haptonomie en quelques mots
L'haptonomie est créée par Frans Veldman (né en 1921 à Flessengue, Pays-Bas et décédé en 2010), sous l'effet de l'impact traumatique que la dernière Guerre Mondiale à eu sur lui. En effet, durant cette dernière, il a été témoin d'assassinats de masse dans la perversité de la Shoah, mais il est également témoin de la bonté , de la solidarité et du courage que l'être humain peut déployer. C'est dans ce paradoxe extrême qu'il est saisi par l'importance primordiale de l'Affectivité dans les rapports humains.
Se définissant volontiers comme "thérapeute manuel", il n'en a pas moins suivi des études de médecine classique et de psychologie, et c'est précisément en 1960 qu'il crée l'haptonomie.
Son champ d'application essentiel relève d'un soin psychologique durant la maternité: de la grossesse aux premiers pas de l'enfant. Sa pratique intègre des approches pluridisciplinaires dont la psychologie fait partie, mais également la neurophysiologie.
L'haptonomie est par définition à la rencontre entre le corps et l'esprit, à l'interstice de ce qui se joue et se rejoue sans cesse entre la chair et l'esprit.
Elle repose sur un mode de présence à l'autre, un "être présent" par un sentiment attentif et sensitif: l'happerception. Elle est la faculté de perception consciente de ce qui s'étend au delà de soi, englobant l'espace alentour dans une sorte de conscience affectivement augmentée.
Le toucher a un rôle essentiel dans cette pratique, et il est présent dès la conception du bébé. Catherine Dolto, partait du principe que la peau était le premier organe sensoriel à la disposition de l'enfant in-utero. Si tu as lu mon article "les enveloppes psychique" ainsi que "les relations précoces", tu sais qu'elle n'est pas la seule à partir de ce présupposé.
Ce toucher va être investit dans le désir et l'affectivité pour construire dans la relation triangulée (maman, bébé, papa) les bases de sécurité intérieure.
Catherine Dolto témoigne que "les bébé accompagnés pré natalement affrontent mieux les épreuves de la vie, même si celles-ci se présentent dès leur arrivée au monde. Ils ont un excellent tonus posturale, sont à la fois très éveillés, très paisibles, sécurisé et plutôt souriant."
Le choix du thérapeute
Il n'y a pas de protection du titre d'Haptonome en France et un certain nombre de formation certifiante sont proposées de ci, de là.
Ma première démarche a été d'aller consulter Google Maps pour voir si quelqu'un proposait de l'haptonomie aux alentours de chez moi.
Mon deuxième mouvement a été de consulter le site du CIRDH (www.haptonomie.org) qui est le site du créateur de la méthode pour vérifier si les personnes en question déjà repérées étaient bien référencées sur leur site (pour nous c'était Bingo!).
Enfin troisième réflexe à avoir: demander autours de soi, et notamment à ma sage femme si elle avait une personne à me recommander. Cette dernière m'a effectivement orientée vers une personne, mais nous avons renoncé à aller vers elle car trop éloignée de notre logement et du lieu de travail de papa. Je suis donc revenue vers la première personne identifiée grâce à Google qui exerçait à 3 rue du bureau de papa, donc pratique!
J'ai choisi une sage-femme pour plusieurs raisons:
- le remboursement des séances
- subjectivement, je craignais d'être bloquée face à la position médicale d'un obstétricien (attention c'est subjectif, ça ne dit rien de la qualité d'un praticien médecin). Hors il faut être en mesure de "lâcher prise", c'est un soin psycho-affectif... c'est donc essentiel: il faut que ton choix ait du sens pour toi!
Avant notre 1ère séance
...J'étais vraiment excitée, comme pour un rendez-vous amoureux, en même temps, c'est bien ce que c'est!
J'ai beaucoup rêvé cet accompagnement, je l'ai aussi beaucoup investie, convaincue d'armer mon fils pour bien affronter sa vie, et cela avant même sa naissance.
Voici ce que j'ai écrit dans mon journal de grossesse et qui n'est que le copié-collé du CIRDH : "L'haptonomie se définie comme une préparation à l'accouchement, à la naissance et à l'accueil de l'enfant. Ce dernier est accompagné, guidé et soutenu par son père et sa mère tout au long de sa vie dans le giron et pendant tout le temps de la naissance. La mère découvre que grâce à la partie de son système nerveux qui est régie par l'affectivité (voies sous-corticales), elle peut entrer en contact direct avec son enfant. À l'occasion de chaque rencontre avec l'accompagnant, les parents découvrent comment échanger avec leur enfant en mettant en œuvre le contact thymo-tactile affectivo-confirmant. Celui-ci a pour but et effet de donner à la mère un sentiment de sécurité et de complétude. C'est un contact qui est plein de tendresse. Cet échange sollicite un engagement affectif de la part des deux parents. Il est très enrichissant pour le couple qui poursuit ce dialogue affectif à la naissance entre les séances. L'accompagnement est progressif et adapté aux phases de développement de la grossesse. On montre notamment au père les gestes qui lui permettront de donner du confort à sa compagne malgré les changements de silhouette qu’entraîne le développement de l'enfant. Pour qu'il les comprenne vraiment, on lui propose de les sentir lui-même lors d'une séance spécifique."
Je me rends compte aujourd'hui à quel point ces quelques phrases désignent assez bien le chemin parcouru en haptonomie...
Les séances
1ère séance: c’est la prise de contact durant laquelle le praticien explique sa méthode et l'ordre des séances. Maman est invitée à se mettre en culotte. Ton bassin et la structure de ton squelette sont vérifiés et tu apprends à te "prolonger" (la fameuse happerception". Une fois allongée, notre praticienne m'a fait un décambrage (c'est franchement très agréable) puis elle a commencé à bercer bébé par des petits balancements en utilisant mon bassin. Nous avons appris à positionner nos mains pour rentrer en contact avec Fox. Nous l'avons invité et nous l'avons laisser choisir de nous répondre ou pas. Je l'invitais "tout contre mon cœur" afin de le faire monter vers le haut de mon utérus et à l'inviter dans son "berceau tout chaud" au creux de mon bassin. Papa a appris a ressentir bébé à travers le ventre de maman, et à l'inviter également se "blottir au creux de sa main". C'est une séance très émotionnelle, on a découvert le lien qui existait au delà du corps, dans l'émotion et l'affection que nous lui portions déjà. C'était un moment d'une rare intensité où nous l'avons rencontré pour la première fois avant même sa naissance.
2ème séance: c'est celle du papa. L'haptonome exécute sur lui et avec lui les gestes qu'il fait avec la maman pour qu'il puisse appréhender avec empathie son rôle d'accompagnant. Il apprend alors tous les gestes de l'haptonomie déjà pratiqués lors de la première séance afin de les poursuivre et les répéter à la maison: décambrage, bercements, invitations à bébé. Nous avons appris à repérer son dos et ses fesses pour pouvoir le bercer directement avec nos mains... nous avons ressenti des difficultés à bien identifier son dos ou ses fesses: on le ressentait tout court!
3ème séance: Sont introduites les techniques de gestions de la douleur. Cette fameuse conscience augmentée au périmètre de la pièce. Pour commencer, elle m'a pincée afin d'induire une douleur... (ça fait mal, surtout à l'intérieur de la cuisse), puis après l'exercice elle a recommencé, et c'est vrai que ça faisait bien moins mal (mais quand même). La méthode transmise m'a beaucoup fait penser à la méditation dans cette position d'accueil et d'acceptation sans s'accrocher aux sensations, mais en les laissant juste "passer", je dirai même "couler"... Après quoi, on a fait notre rituel de contacter Fox en l'invitant tour à tour.
4ème séance: Nous avons appris les techniques d'enroulement pour neutraliser la fatigue de maman due à la prise de poids de bébé et à la tendance qu'il aurait à trop se déporter vers l'avant et donc d'inciter sa maman à contrebalancer le poids avec l'inclinaison de son dos. Suivi comme à chaque fois de la prise de contact avec bébé!
5ème séance: Encore un apprentissage de plus, celui dit du "travail". Ce travail se fait par l'accompagnement du papa qui invite bébé à s'accoucher en lui montrant le chemin et en soutenant de son propre corps les efforts de celui de la maman... toujours suivi du contact avec bébé.
... et pour moi ça s'est malheureusement arrêté là! Je n'ai pas pu me rendre à la 6ème, 7ème et 8ème séance prénatale car j'étais hospitalisée et alitée.
Malgré tout, nous avons poursuivis à la maison les "contacts" avec Fox, à 3.
Ce que j'en ai pensé
J'ai franchement adoré chacune de nos séances et encore plus la première durant laquelle nous avons rencontré notre bébé, notre premier enfant... C’était merveilleux de ressentir ce sentiment d'union qui existait déjà entre moi, Fox et son papa, mais pas seulement; de ressentir la force et la tendresse qui nous unis moi et celui avec lequel j'ai choisi d'avancer dans la vie.
J'ai eu la sensation qu'en plus de m'être très agréable, ses séances m'ont permises de construire mon sentiment maternel, de me ressentir maman, de sentir ce lien intime et unique qui se tissait jour après jour entre moi et mon fils.
Mais il me semble, que plus que tout, l'haptonomie a permis à papa de faire une sorte de "grossesse" mentale, psycho-émotionnelle. Il m'a confié à plusieurs reprises se sentir profondément uni à notre fils, d'être un papa, de le sentir au fond de ses tripes, de cette émotion indescriptible mais qui emporte tout sur son passage. Bref, pour nous deux, l'haptonomie nous a permis d’accéder à la parentalité.
Je ne me suis jamais sentie seule, et cela malgré les événements que nous avons traversé pour mener cette grossesse à son terme... qui finalement a été précipité malgré tout. Je me sentie sentie en connexion permanente avec Fox, à chaque étapes, soutenue et même portée par son papa. J'ai accouché par césarienne, en urgence, et comme me l'avait dit mon haptonome par téléphone, la pratique de l'haptonomie permet de ne pas trop subir cette naissance comme "déconnectée", j’étais seule au bloc, mais j’étais connectée à mon petit Fox jusqu'à ce qu'il soit emmené loin de moi pour rejoindre son papa.
Dans tous les cas, je pense écrire un article sur ma grossesse, comme ça tu connaîtras les détails de cette affaire.
Si c’était à refaire? J'y retourne sans hésiter!
Un regret? Oui, ne pas avoir pu mener jusqu'au bout l'accompagnement en haptonomie...
Les effets que j'ai observé
Mon accouchement s'est fait en urgence pour notre sécurité à tous les deux, mais malgré l'anxiété présente ce jour là, je n'ai pas eu la sensation de perdre "notre connexion" et cela a fait parti des choses qui m'ont grandement rassuré.
J'avais presque la sensation que c'était Fox qui m'accompagnait vers ce moment...
Ce fut une césarienne (donc rien à voir avec un accouchement hatponomie...), mais bien que j'étais complètement anesthésiée de tout mon corps en dessous du diaphragme, notre connexion perdurait encore: nous étions ensembles pour ce moment! Et lorsque les médecins m'ont dit "Votre fils est un peu haut, il va falloir pousser", aussi étrange que cela paraisse, j'ai réussi à pousser et à la faire descendre alors que je ne sentais rien.
Ce fut un bébé vraiment facile, charmant pour un bébé de 8 mois... enfin c'est mon avis, puisque tu apprendras dans la narration de mon accouchement que la suite n'a pas été angélique à cause d'une personne qui était malheureusement puéricultrice dans ma maternité...
Bref! Il est donc vrai que l'haptonomie leur permet de traverser au mieux les épreuves de la vie!
Le bébé hapto "une fois né sera en demande d'affectivité. Parfois tellement qu'il aura des difficultés à quitter les bras. Son éveil sera tel qu'il sera très tôt et inévitablement attiré par tout ce qui l'entoure. Certes, l'enfant né de l'haptonomie aura les yeux grands ouverts, un cou qui tient très bien, mais cela ne sera pas sans conséquences sur le repos des parents". Voilà ce que j'avais lu sur le très bon www.haptonomie-blog.fr.
Tout est vrai!!!
Fox est né à 8 mois les yeux ouverts! Il faisait des petits commentaires dès sa sortie de mon ventre mais sans crier ce qui lui a valu une aspiration... il avait un très bon tonus, surtout pour un bébé de 8mois!
Comme je l'ai déjà dit, et cela pourra te paraître franchement paradoxale avec la suite de ta lecture, mais c'était un bébé franchement calme, on pourrait même dire serein.
Et le paradoxe est là: Fox a beaucoup demandé à être porté, au bras, en contact, beaucoup de chansons et de câlins, mais en contre parti il avait ses yeux "grands ouverts" sur le monde, il s’intéresse vraiment à tout!
Ses premières passions étaient les lumières et les fenêtres à quelques semaines, très vite ce fut les arbres à 2 mois et à 3 mois tout ce qui était rouge entraînaient sourires et manifestations de joie. Aujourd'hui, sa curiosité est insatiable, et je m'en réjouis.
Durant de longs mois, il avait un très fort besoin de portage, sentant immédiatement la distance se créer dès que j'allais aux WC ou même manger... bref, j'ai fini par le porter pour tout ça aussi.
Jusqu'à 6 mois il a eu besoin de s'endormir aux bras, dans un câlin tout doux.
Tous ses progrès se sont fait en confiance: presque du jour au lendemain, il n'a plus eu besoin de s'endormir aux bras, souhaitant le faire en autonomie. Nous l'avons encouragé dans chacun de ces "passages", et nous continuons à la faire.
On nous dit très souvent qu'il est plein de sourires et agréable: c'est totalement vrai! En contrepartie nous répondons de manière active et fiable à ses besoins affectifs et émotionnels, ce qui demande beaucoup de temps et d'énergie.
Il a une conscience sociale très importante: lorsque nous sommes en situation sociale il est très aidant. Il est plus calme encore, sait s'ajuster à son entourage et à la situation... je suis tellement fière de lui!
Haptonomie après la naissance
Oui, l'haptonomie ne s’arrête pas à la naissance, le protocole comprends 4 séances post-natales. Nous n'en avons fait que 2 / 4 finalement... Je t'explique.
La 1ère séance a un coté de "purge" psycho-émotionnelle très importante et j'ai vraiment beaucoup apprécié de la faire. Je pense qu'elle m'a vraiment aidée. Elle a normalement lieu la semaine qui suis la naissance... mais dans notre cas, nous avons patienté jusqu'au terme théorique de Fox, c'est à dire 1 mois plus tard. Allongée sur la table de la séance avec mon bébé sur le ventre, j'ai pu retraverser cet accouchement qui nous a tant inquiété son père et moi. J'ai pu verbaliser dans ce cadre affectif, ma frustration et ma colère quant-au vécu assez traumatique qui s'est rattaché à sa mise au sein par les puéricultrices de la maternité. Pendant que je racontais tout cela, Fox a aussi exprimé son propre vécu, en chouinant, en pleurant et gesticulant...mais finalement en se calmant très vite. Notre thérapeute nous a permis de faire une sorte de redémarrage à zéro de son rapport au sein, ce qui a (je le pense) contribué à sauver un peu de cet allaitement. Il a fait le chemin lui même de grimper jusqu'au sein et de rechercher à téter par ses propres moyens... les séances chez l’ostéopathe ont fini de sauver sa mise au sein dont l'allaitement était déjà fortement compromis par le peu de stimulation que je recevais à ce moment là.
La 2ème séance a eu lieux à notre retours d'Italie (petit break en famille de 12 jours), à ses 4 mois. L'haptonome nous a remontré comment porter Fox face au monde...ce qui n’était pas un franc succès avant la séance et qui n'a pas été un succès non plus pendant la séance (renvois d'acidité). J'ai eu la sensation qu'il ne voulait pas de cela, à quoi j'ai été renvoyé au fait que cela pouvait venir de moi (après tout, pourquoi pas, c'est toujours une possibilité). Elle a finalement essayé encore et encore, mais il se tenait trop enroulé sur lui-même et recherchait le contact en ventre à ventre. C'est une difficulté qui a été corrigé par notre ostéopathe car la mise en verticalité face au monde stimulait trop son diaphragme qui était très contracté et provoquait de nombreux renvois. Elle nous a aussi montré comment lui montrer qu'il pouvait se retourner tout seul, lui faire éprouver la force dans ses jambes à l'aide d'un ballon, le soutenir pour lui montrer qu'il pouvait aller là où il voulait pour attraper des jouets mis à sa disposition... un flop intégral!
Bon...personnellement j'avais la sensation qu'il n’était pas ouvert à tout ce qu'on lui proposait, et que finalement cela a quelque peu frustré notre charmante accompagnatrice...
Nous avons bien sur testé tout cela à la maison, mais ça ne l’intéressait pas plus qu'en séance: il se mettait en colère dès qu'on lui proposait les exercices. Nous avons donc laissé tomber et l'avons laisser évoluer à son rythme.
Pendant très longtemps le "4 pattes" ne l'a pas intéressé, préférant avancer sur les fesses. Puis un jour, vers 9 mois 1/2, le 4 pattes est arrivé et 2 semaines plus tard il marchait en poussant les chaises!!!
En bref, il a choisi de s'épanouir en pleine motricité libre!
Haptonomie = autonomie?
Finalement le laisser libre, en l'encourageant et en lui laissant le choix de ses progrès sous notre regard bienveillant ... c'est aussi à cela que conduit l'haptonomie.
En s'appuyant énormément sur nous durant ses premiers mois de vie, il a acquis une belle autonomie pour son age. Cela s'avère être un choix de vie qui incluant l'haptonomie au départ, nous a conduit vers la DME (diversification menée par l'enfant) et qui inclue une bonne dose de Montessori et de psychologie.
L'affectivité est au centre de la prise d'autonomie, mais ce n'est pas forcement compatible avec la société actuelle et je crois qu'il faut en être assez conscient.
Franchement, sommes nous autonome?
Ho que non!!! Sur de trop nombreux aspects, nous sommes dramatiquement dépendant des artefacts de la société (internet, smartphone, objets de modes, lieux de distributions, énergie, alimentation, images, idées...); et sommes nous connectés à notre affectivité?... La réponse, en toute honnêteté est non, bien évidemment...
Affect et affectivité en société
Voilà un thème semblable à une hydre dont les têtes ne cessent de se démultiplier à mesure qu'on les abats...
Si cela t’intéresse, j'écrirai un article sur ce sujet hautement psycho-phylosophique.
Mais c'est quoi ça? Affect ou affectivité? Pour tailler une saignée symbolique à travers champs (clinique?), c'est un aspect fondamentale de la vie psychique qui recouvre l'ensemble du vécu éprouvé (et ce mot a toute son importance) par l'individu, que ce soit sur le plan des émotions, des sentiments, des motivations ou de l'humeur.
Alors, tu te doutes bien en lisant cela, qu'être connecté à son affectivité dans notre société supposerait qu'on puisse à dessein explorer toutes ces choses que je viens de citer.
Pleurer d'une émotions, surtout en public, est mal perçu (=tu es faible); choisir un allaitement maternel plutôt qu'un biberon est de moins en moins admis (=sexualisation à outrance du sein maternel), choisir de ne pas brimer les émotions et les sentiments d'un enfant pour l'aider à mieux les gérer (et non pas pour qu'il soit gentil) est une vraie menace pour la société au finale... car il échappe alors aux enjeux de pouvoirs qui pèsent sur lui pour en faire un objet de consommation et non un sujet.
Mais franchement, qui a dit que laisser une émotion ou un sentiment trouver une voie d'expression (et non pas d'explosion), allait faire de lui un délinquant, et de ses parents des laxistes dangereux à fliquer?... ben, comment dire ça sans être impoli,... pure croyance et légende urbaine.
C'est pour cela que les objets de puériculture (si onéreux) dominent dans l'environnement infantile, tout cela au détriment de la motricité libre (on contrôle où tu vas, comment et surtout, on contrôle ton argent!). C'est aussi pour cela que malgré le bon sens évident de la pratique de la DME, les petits pots et les esprits résistent...
Bref, pas de place dans notre société pour l'affectivité et encore moins pour l'affect en lui-même, trop peu de place pour le libre arbitre, les émotions et les sentiments...
Conclusion
L'haptonomie c'est génial!!!
J'y reviendrai sans aucun doute pour un second enfant, mais c'est une approche qui pose les bases qu'une parentalité bien différente de celle à laquelle on s'attend de part la place qui est faite à l'affectivité partagée de l'enfant et de ses parents.
Je trouve qu'elle introduit la possibilité d'une parentalité et d'une enfance plus respectueuse de chacun, mais malheureusement en marge des mouvement sociétaire (bien que cela tend à se faire connaître de plus en plus).
La vrai question qu'il faut se poser c'est plutôt "jusqu'où je souhaite aller dans ce chemin?"
Chacun y trouvera sa propre réponse, et de notre coté, nous avons une vague idée de ce qui pourrait constituer notre réponse.
J'espère que tu trouveras la tienne!
Prends bien soin de toi.
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